Les droits sexuels font « partie des droits de la personne qui sont d’ores et déjà reconnus dans les lois nationales, les documents internationaux relatifs aux droits de la personne et d’autres documents adoptés par consensus. Ils incluent le droit de tous d’accéder, sans être en butte à la coercition, à la discrimination ou à la violence :
- à la meilleure santé possible en matière de sexualité, y compris l’accès à des services de santé sexuelle et génésique,
- à chercher, à recevoir et à diffuser des informations en matière de sexualité,
- à l’éducation sexuelle,
- au respect de l’intégrité de leur corps,
- à choisir leur partenaire,
- à décider d’avoir une vie sexuelle active ou non,
- à des rapports sexuels librement consentis,
- à un mariage librement consenti,
- à décider d’avoir ou non des enfants et à choisir le moment de leur naissance,
- à rechercher une vie sexuelle satisfaisante, sûre et agréable.
« L’exercice responsable des droits humains veut que toute personne se doit de respecter les droits d’autrui ».
Pourquoi ceux-ci ne sont-ils que peu abordés avec les jeunes lors des séances d’éducation affective relationnelle et sexuelle ?
L’explication la plus plausible réside dans le fait que le cadre de référence de ces interventions en milieu scolaire reste souvent une approche visant à prévenir les risques liés à la santé sexuelle et à la promotion des méthodes contraceptives permettant d’éviter les infections sexuellement transmissibles et de limiter le nombre de grossesses précoces ou non désirées.
Or, dès les année 2000, une approche holistique de la santé sexuelle, dépassant la définition sanitaire de la santé sexuelle par l’intégration d’une dimension sociale et civique, a été proposée par plusieurs organisations internationales.
La sexualité comme source de bien-être
Dans cette approche holistique, la sexualité est en tout premier lieu présentée comme un potentiel positif et une source de bien-être.
Dès 2002, la santé sexuelle a été défini par l’OMS comme « un état de bien-être physique, émotionnel, mental et social en matière de sexualité, ce n’est pas seulement l’absence de maladie, de dysfonctionnement ou d’infirmité. La santé sexuelle exige une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que la possibilité d’avoir des expériences sexuelles agréables et sécuritaires, sans coercition, ni discrimination et ni violence. Pour atteindre et maintenir une bonne santé sexuelle, les Droits Humains et Droits sexuels de toutes les personnes doivent être respectés, protégés et réalisés.
Le point de vue du CLER
Chacun des 10 droits sexuels mériterait un article en soi, nous limiterons nos propos ici à quelques aspects fondamentaux.
Les éducateurs à la vie du CLER développent auprès des jeunes une approche globale, positive et bienveillante de la sexualité.
Le respect de l’intégrité du corps et la prévention des abus sexuels sont des points importants des interventions proposées par les éducateurs à la vie, dès la primaire. Protéger son corps : savoir dire oui, savoir dire non. Poser des actes responsables pour soi et pour autrui.
Faire réfléchir les jeunes à la notion de consentement, non pas parce que celle-ci serait l’alpha et l’oméga de la vie sexuelle, mais bien parce le consentement libre et éclairé est un pré-requis à tous les âges, dans toutes les situations.
Pour les jeunes, ne pas se sentir contraint ou contrainte sous prétexte que l’autre risque de nous quitter, ou bien sous prétexte que nos pairs ont déjà une vie sexuelle. Prendre conscience que la drogue ou l’alcool peuvent sérieusement altérer le consentement.
Savoir que la sexualité respectueuse de soi et d’autrui apporte « un état de bien-être physique, émotionnel, mental et social », qu’ils ont le droit « à une vie sexuelle satisfaisante, sûre et agréable », quelle joie !