Et oui… avant de voir comment être un bon parent, encore faut-il s’entendre sur ce que cela veut dire. Car chacun ne donne pas la même signification à cette expression. Alors commençons par nous demander… de quoi parle-t-on au juste… avant de réfléchir à ce qui peut y aider…
Ces questionnements et pistes pourront être utiles, mais quelle que soit leur façon de faire, la plupart des parents sont de « bons parents », au sens où ils sont au rendez-vous de leur mission, même si c’est imparfaitement. Et paradoxalement, c’est même cette imperfection qui font d’eux de « bons parents ».
Qu’est-ce qui me ferait me sentir être un bon parent ?
Si chacun commençait par se demander : qu’est-ce qui me ferait me sentir être un bon parent ? Des réponses très différentes pourraient être données…
- Être à l’écoute de ses enfants
- Répondre à tous leurs besoins
- Devancer leurs désirs
- Leur transmettre les bases de la politesse
- Se montrer exigeant
- Favoriser leur réussite dans tous les domaines
- …
La liste pourrait s’allonger encore beaucoup, mais restons-en là pour le moment… et demandons-nous à quoi tiennent ces réponses. Souvent, elles ont à voir avec sa propre histoire : ce qui nous a rendu heureux et que nous voudrions reproduire pour nos enfants, et ce dont nous avons souffert et que nous voudrions leur éviter.
Le premier travail consiste à prendre conscience de son histoire personnelle, et de son influence dans la façon dont nous envisageons d’être parent. La bonne nouvelle, c’est que cette histoire ne nous enferme pas : si nous avons reçu des injonctions difficiles à tenir, voire paradoxales, ou des modèles de parents pas très adaptés, nous ne sommes pas obligés de les répéter auprès de nos enfants…
Ce travail nous appartient en tant que parents, et nous ne pouvons pas en faire l’impasse. Mais être un bon parent ne dépend en réalité pas que de nous : nous pouvons penser faire le maximum, et pourtant nos enfants ne sembleront pas le percevoir. Alors essayons de changer de place…
Qu’est-ce qui fait qu’un enfant a le sentiment d’avoir un bon parent ?
Un enfant a de nombreuses raisons de se dire qu’il a un bon parent :
- il se sent aimé
- il a toute votre attention
- il reçoit les soins dont il a besoin
- il peut faire des activités qui lui plaisent
- il peut compter sur votre aide pour ses devoirs
- Il bénéficie de tout le confort matériel dont plein d’autres enfants rêveraient…
- …
Mais est-ce que tout cela suffit ? Est-ce qu’à l’adolescence, cet enfant, qui semble tout à fait choyé, ne va pas, comme tous les autres, considérer ses parents comme « hasbeen », illégitimes, incapables de comprendre… ? C’est ce qu’exprime la pluie de reproches qui peut surgir à cette période.
Et pourtant, vous vous en serez donné du mal… tout ça pour ce qui ressemble à tant d’ingratitude… mais rassurez-vous, elle n’est que passagère.
Alors nous ne nous sommes peut-être pas posé les bonnes questions. Plutôt que nous demander ce qui ferait nous sentir être un bon parent, ou ce qui ferait que nos enfants auraient le sentiment d’avoir de bons parents, sortons des ressentis, et interrogeons-nous plutôt sur notre mission.
Pour être un bon parent
Et oui, être un bon parent ou non, ce n’est pas une question de ressenti ! C’est tout simplement une question de mission, de lien, et de place. Et cela passe par des actions très concrètes, comme aussi des fonctions symboliques :
- Aimer : en affection, mais aussi en actes !
- Apporter tous les soins nécessaires aux besoins de l’enfant : nourriture, hygiène, santé…
- Dire son amour à son enfant : oser lui dire, à sa façon, qu’on l’aime, ça ne le rendra pas guimauve…
- Garder à l’esprit qu’aimer son enfant, c’est vouloir son bien, même si c’est inconfortable.
- Éduquer : donner les bases permettant de vivre en société, d’apprendre à l’école…
- Transmettre : des valeurs, le goût de la vie, le goût du rêve, la confiance, l’envie de grandir…
- Faire émerger : une nouvelle personnalité, libre, avec sa pensée propre, ayant une « colonne vertébrale ».
- Être à la bonne distance : ni trop près (fusion), ni trop loin (abandon).
- Être à la bonne place : ni copain, ni tyran.
- …
Et si vous vous désolez de ne pas avoir parfaitement été au rendez-vous à chaque fois, surtout rassurez-vous, en matière de « bon parent », il n’est absolument pas nécessaire d’être parfait. Bien au contraire ! Cela placera « la barre » à un niveau atteignable pour nos enfants. Et ils pourront aborder la vie plus tranquillement, sans pression d’être parfaits en tout.