Développer la confiance en soi, oser être soi, apprendre à s’affirmer… Ces quêtes résonnent parfois comme des injonctions de la psychologie moderne, nous faisant oublier qu’il n’y a pas si longtemps, dire « Je » ou parler de soi pouvait passer pour de l’impolitesse. Notre monde a bel et bien changé et, aujourd’hui, pour y trouver sa place, il vaut mieux être doté d’une solide confiance en soi que d’en manquer. Mais en avoir «trop» n’est pas mieux non plus… donc en tant que parent, cela commence par l’essentiel : savoir ce que ça veut dire avoir confiance en soi.
La « juste » confiance en soi
C’est une façon d’aborder la vie avec confiance, c’est à dire en croyant en ses capacités et compétences pour réaliser ses objectifs, et relever les défis plus ou moins grands qui se présentent à nous, et donc pour nos enfants :
- réussir sa scolarité,
- trouver une activité qu’il aime et qui l’épanouit,
- se faire facilement des amis,
- être à l’aise avec les autres de façon générale,
- bien supporter la contradiction, les reproches…
Les enfants qui ne croient pas en eux sont arrêtés par le moindre obstacle, quand ils ne s’en créent pas eux-mêmes…
Et ceux qui croient que tout leur est dû ne leurrent qu’eux-mêmes : il faudra bien à un moment ou à un autre qu’ils fassent leurs preuves.
Donc avant de se lancer dans une quête aveugle pour donner confiance à son enfant, autant avoir comme ligne de mire une vision réaliste de la confiance en soi, qui se démarque de la pensé magique : « Je veux donc je peux ».
Découvrir ses talents
La première étape pour améliorer la confiance en soi de son enfant consiste à identifier ses qualités, ses valeurs, ses compétences, ses expériences de réussites, ce qu’il aime, ce dans quoi il est à l’aise, les compliments qu’on lui adresse souvent, l’amour qu’il reçoit… afin de prendre conscience de toutes ses richesses, car nous en avons tous, donc nos enfants en ont également, aussi petits soient-ils.
Mais il est aussi très utile de faire le point sur ses défauts et ses limites car les ignorer les empêcherait d’en tenir compte et ils risqueraient, par exemple, de persévérer dans une voie qui n’est pas la bonne pour eux. Cela les empêcherait aussi de s’améliorer quand c’est possible.
De plus, ces défauts ont une autre facette : ils sont aussi des qualités. Si par exemple l’entêtement est un défaut, l’autre face de la médaille peut être très utile, apportant ténacité, pugnacité… Il ne faut donc rien mettre de côté dans cet inventaire, et savoir valoriser ce qui mérite de l’être, tout en restant bien ancré dans le réel.
Changer ce qu’on peut améliorer
« Ô Dieux, donnez-moi la sérénité d’accepter ce que je ne puis changer, le courage de changer ce que je puis et la sagesse d’en connaître la différence » demandait Marc-Aurèle.
La seconde étape est clairement énoncée comme celle du discernement, de l’acceptation et du changement.
Là encore, on gagnera à aider son enfant à se remettre en question : tel défaut qu’il croyait incorrigible n’est finalement peut-être pas si indéfectible. On peut toujours changer sa façon de voir les choses et adopter de nouvelles stratégies.
On gagnera aussi à lui apprendre à oser agir : se lancer dans l’action pour réaliser de petits pas, avec des objectifs progressifs.
Adopter un regard plus positif
C’est en étant aimé qu’on apprend à s’aimer soi-même et c’est parce que l’on a une estime de soi suffisante que l’on peut s’ouvrir aux autres et les aimer à notre tour, suscitant en retour de nouveaux retours positifs vers soi… Et le cercle vertueux peut se poursuivre…
Si notre enfant a du mal à entrer dans ce regard positif sur lui et sur les autres, on peut le faire accompagner par un psychologue. On peut aussi participer avec lui à des sessions de développement de la confiance en soi, comme les ateliers Vivlavie ou M’lavie, qui permettent de bénéficier du soutien de la dynamique de groupe.
On peut aussi lui apprendre à à cultiver un regard privilégiant le positif, à repérer et accueillir les cadeaux de la vie.
On peut par exemple lui demander de noter chaque jour tous les moments de bonheur ou de bien-être qu’il a eus, aussi petits qu’ils paraissent :
- quelqu’un qui lui a rendu service,
- un autre qui a eu telle attention pour lui,
- un ciel bleu, un beau paysage,
- une satisfaction dans son travail à l’école ou ses activités,
- un sentiment agréable…
Il y en a forcément : quand on les cherche, on les trouve et on apprend petit à petit à éveiller sa sensibilité. Et à force de cultiver ce regard positif sur la vie et sur les autres, votre enfant finira assurément par avoir une plus grande confiance en lui.