Les transformations apportées par la puberté font entrer dans une nouvelle dimension : ce nouveau corps va désormais pouvoir transmettre la vie !
L’acquisition de cette nouvelle capacité est l’objectif numéro 1 de la puberté. Tout y est subordonné.
Un autre bouleversement, et pas des moindres, l’accompagne : l’apparition du désir sexuel.
Il est assorti d’une autre découverte : l’élan sentimental. Les adolescents se laissent souvent déborder par leurs émotions. La puberté les met en quête d’eux-mêmes, mais aussi d’être reconnus par les autres.
Mais ce que la plupart du temps, les adolescents ignorent, c’est que le premier « organe sexuel », c’est le cerveau.
Le cerveau, l’organe sexuel chef d’orchestre
La neuro-sexualité l’affirme : le désir, de même que la plupart des autres fonctions sexuelles, y compris celles se manifestant au niveau des organes sexuels, sont commandés par le système nerveux central.
- L’hypothalamus, en tant que centre de contrôle des hormones, est impliqué dans la régulation des grandes fonctions, y compris le désir sexuel.
- L’amygdale, quant à elle, permet de ressentir certaines émotions, notamment le plaisir.
- …
Nous pourrions allonger cette liste avec le cortex orbitofrontal (prise de décision), le cervelet (réponse motrice), les lobes pariétaux (conscience sensorielle du corps)… qui jouent chacun leur rôle dans cette partition.
Et très concrètement, si l’on pouvait remonter la chaine de l’apparition du désir, on s’apercevrait que la plupart du temps, le stimuli initial est visuel ou sentimental, et souvent les deux associés.
Et comme chaque enfant a un cerveau dès le plus jeune âge, c’est bien que le désir sexuel n’apparait pas à l’adolescence. Et oui, en réalité, il est déjà là chez l’enfant, mais se manifeste de façon différente.
D’après la psychanalyse, le désir sexuel est comme un « moteur », qui donne l’élan et le goût de la vie à chacun, quand ça se passe bien. A tel point que pour Freud, « tout est sexuel », au sens où tous nos désirs et toutes nos envies seraient dominées par nos pulsions sexuelles.
Le désir sexuel à l’adolescence
Le cerveau est par essence « connecté », et on devrait même plutôt dire « hyperconnecté » à toutes les dimensions de la personne, puisqu’il est le centre de tout : perception, sensation, compréhension, élaboration, décision, mémoire… Rien ne peut se faire sans qu’une ou plusieurs parties du cerveau ne soient mobilisées, d’une façon ou d’une autre.
L’adolescence et la puberté amènent des sensations et perceptions nouvelles, une intégration de la « sexualisation » réaffirmée du corps, dans le contexte très particulier de la sortie de l’enfance, et où les premiers émois amoureux surgissent.
- A la sortie de l’enfance, les adolescents intègrent que les gestes tendres de l’enfance, que leurs parents pouvaient avoir, ne sont plus adaptés à leur âge. Finis les gros câlins dans les bras, on ne s’assied plus sur les genoux de papa ou maman… Une distance tout à fait utile se met en place entre les enfants et leurs parents. Mais ces « doudous » peuvent leur manquer. Aussi ils recherchent la tendresse et l’affection auprès d’autres personnes que leurs parents, et se tournent d’autant plus naturellement vers leurs pairs, qu’ils vivent beaucoup en groupe à cette période de leur vie.
- La puberté, et le lot d’hormones qu’elle libère, donne le top départ d’apparition des caractères sexuels secondaires, qui seront utiles pour la fonction humaine reproductrice, mais aussi pour la fonction sexuelle.
- Le psychisme des adolescents est souvent en pleine ébullition. Ils peuvent avoir de grands rêves ou idéaux. Ils ont besoin de se projeter. Ils cherchent qui ils sont vraiment, en lien avec les autres adolescents de leur âge, et leurs figures de référence, ces adultes qui les font rêver, et à qui ils voudraient ressembler.
L’adolescence est donc une période qu’on pourrait même qualifier d’injonction sexuelle : injonction interne, du fait de la transformation pubertaire, et injonction externe, du milieu de vie et du contexte de l’adolescence.
Mais ce n’est pas parce que le désir sexuel fait son apparition qu’il y a urgence à le mettre en actes. C’est d’ailleurs ce que dit la loi quand elle prévoit que tout acte sexuel nécessite un consentement, qui est présumé absent en dessous de 15 ans.
Le bon sens et la réflexion sont d’autres bons alliés pour mesurer le temps de la maturation nécessaire. En effet, la sexualité a des effets importants, notamment du point de vue de la gestion des émotions qui y sont liées, l’image de soi et de son corps, l’accès donné à une part de son intimité, la qualité de la relation dans laquelle elle s’inscrit, la possibilité d’un début de grossesse, la transmission possible de maladies…
Tout cela nécessite de la maturité !